26/06/2010

La fin d'une époque, estime la Coordination EAU Île-de-France

La Coordination EAU Île-de-France qui a largement activé pour un retour à
la gestion publique public du plus grand service d'eau en France (4
millions d'habitants), estime que le vote du Comité syndical du SEDIF le
24 juin désignant Veolia comme
délégataire pour douze ans marque la fin d’une époque. Ci-joint son
communiqué :

"L’époque où, année après année, Monsieur Santini
justifiait de nouvelles hausses du tarif de l’eau est terminée. Le 1er
janvier 2010 comme une dernière pirouette, rappelle la Coordination, il a
concédé une baisse ridicule de trois centimes par m3, mais le 1er
janvier 2011, la baisse atteindra près de 20% ! La "surfacturation"
estimée par l’UFC Que Choisir ? à plus de 80 millions d’euros par
an et avérée par les audits officiels du SEDIF à hauteur de 40 millions
d’euros par an est à présent reconnue dans les faits et le contrat (et
la facture des usagers) se verront amputés d’une somme équivalente. Cela
légitime notre demande de remboursement des sommes indûment perçues par
Veolia ces dernières années. Si Monsieur Santini et le bureau du SEDIF
étaient les représentants de l’intérêt général des usagers, ils
exigeraient en notre nom ces sommes colossales qui nous ont été
dérobées. Mais malgré toute son arrogance et même si le compte n’y est
pas, Monsieur Santini et ses amis ont cédé du terrain sous la pression
des citoyens, des associations et des élus qui exigent une gestion
publique, écologique et transparente de l’eau.

"L’époque où toute la gauche – à de très rares exceptions près –
cautionnait le système SEDIF-Veolia est, elle aussi, bien terminée. Le
15 mai 2008, sous la pression des nouveaux élus aux municipales, un
candidat a été présenté contre Monsieur Santini pour défendre une
gestion publique. Il a obtenu 55 voix. Il s’est trouvé encore 54 voix le
11  décembre 2008 pour rejeter la proposition par Monsieur Santini
d’une régie intéressée. C’est la défense de ses valeurs qui donne du
poids à la gauche. À l’inverse, quand les vice-présidents socialistes et
communistes du SEDIF, au nom de leurs groupes politiques respectifs,
font marche arrière et cautionnent la démarche de Monsieur Santini,
allant jusqu’à s’abstenir sur le choix de Veolia le 24 juin 2010, cela
les conduit à la déroute avec 22 voix ! Dix voix de gauche ont disparu
car Viry-Châtillon et les villes de la communauté d’agglomération Est
Ensemble ont préféré ne plus faire partie du SEDIF. Et 20 ont voté
contre, parmi lesquelles il faut compter bien sûr de nombreux élus
socialistes et communistes qui ont choisi de résister.

"Et maintenant ? Il y avait hier un côté dérisoire et lamentable à
voir le premier service public d’eau en Europe, confié à la plus grande
multinationale de l’eau dans le monde, par une assemblée barricadée,
devant... quelques dizaines de manifestants ! Le SEDIF apparaît comme une
forteresse assiégée et surtout sclérosée. Les appels à le quitter se
multiplient et cette possibilité doit être examinée sérieusement. Bien
sûr, la Coordination EAU Île-de-France souhaite que tous les usagers
domestiques de notre région bénéficient du même tarif et de la même
qualité de l’eau qu’à Paris, par exemple. Logiquement, cela aurait
plutôt du conduire à envisager un regroupement dans un opérateur public
unique à terme... Mais si, face au verrouillage du SEDIF, il faut passer
par la création de nouvelles entités publiques locales, allons-y ! Cela
n’empêchera pas de construire des formes de mutualisation profitables
aux usagers. Et c’est peut-être aussi le bon moyen pour les usagers de
gagner toute leur place dans la gestion de l’eau."

Coordination
EAU Île-de-France